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Centre de services des Laurentides: contrer le décrochage… du personnel scolaire


Le centre de services scolaire des Laurentides a décidé de s’attaquer au décrochage… de son personnel scolaire. Plusieurs efforts ont été déployés pour retenir ses employés, ce qui a un impact sur la réussite des élèves, affirme son directeur général. Même les professionnels sont au rendez-vous. 

Ce centre de services se classe en troisième position du classement présenté aujourd’hui par Le Journal, même s’il accueille plusieurs élèves issus de milieux défavorisés.

«Ce qui fait la plus grande différence, sur la réussite des élèves, ce sont les gens», lance d’entrée de jeu son directeur général, Sébastien Tardif.

Depuis 2018, le nombre d’élèves a augmenté de 13% alors que le nombre de postes en soutien direct aux élèves a augmenté de 48%. «On s’est assuré de faire les bons choix», ajoute-t-il.

Le centre de services a par ailleurs multiplié les efforts pour que ces embauches se concrétisent et pour retenir le personnel déjà en place, affirme M. Tardif.

Plusieurs mesures ont été instaurées: programme d’insertion professionnelle et de mentorat, comité bien-être, meilleure reconnaissance des employés de même que des aménagements d’horaires variables et hybrides pour les corps d’emploi qui le permettent.

«Ça demande une certaine gymnastique, mais le pari qu’on a fait, c’est que c’est moins compliqué de s’adapter et d’accommoder les gens plutôt que d’avoir des postes vacants à combler ou un taux de roulement élevé, explique M. Tardif. Ç’a été gagnant comme approche, ça amène une stabilité dans les équipes.»

Le taux de rétention parmi le personnel enseignant est de 96%, pour tous statuts confondus (régulier, à contrat ou à la pièce), si bien que la proportion d’enseignants non légalement qualifiés dans ce centre de services n’est que de 2%.

Des professionnels au rendez-vous

Ces mesures ont aussi eu des impacts dans les rangs des professionnels, où des postes «à la carte» ont été aménagés au besoin.

Résultat: il n’y a présentement qu’un poste et demi d’orthophoniste vacant présentement, sur une trentaine de postes de professionnels, ce qui représente une proportion beaucoup moins élevée que dans l’ensemble du réseau scolaire public (12%).

«Il y a tout un écosystème qui gravite autour de l’enseignant pour le soutenir», affirme M. Tardif.

Le personnel travaille par ailleurs beaucoup en collaboration, via des communautés d’apprentissage, après avoir établi des priorités communes, tout en favorisant «les bonnes pratiques» reconnues par la recherche, comme l’enseignement explicite, le soutien aux comportements positifs et les services pédagogiques «de prévention», énumère le directeur général.

«On priorise aussi beaucoup le soutien en littératie et en numératie, en apportant une attention particulière à la base et aux transitions, ajoute-t-il. On essaie de ne pas s’éparpiller.»

Un centre de services scolaire en Montérégie qui s’améliore

Une analyse rigoureuse des contenus enseignés à la fin du secondaire et un suivi personnalisé des élèves ont permis au centre de services scolaire des Hautes-Rivières, en Montérégie, de connaître la plus forte amélioration de ce classement.

Sa «cote globale» est désormais de 5,7, alors qu’elle était de 5,0 en moyenne depuis 2019. Cet indicateur, élaboré par l’Institut Fraser, est basé en bonne partie sur les résultats des élèves aux épreuves ministérielles de quatrième et cinquième secondaire.

L’analyse rigoureuse des contenus enseignés et des compétences à développer a permis, au cours des dernières années, d’améliorer les résultats des élèves à ces examens, mentionne d’entrée de jeu sa directrice générale, Marie-Claude Huberdeau.

Les grilles de correction des épreuves ministérielles, qui reflètent les compétences à développer, sont analysées afin de s’assurer que ce qui est enseigné respecte le programme, explique-t-elle.

Il ne s’agit toutefois pas de faire du «teach to test», puisque l’accent est mis sur le développement des compétences et non sur le contenu de l’examen, précise-t-elle.

Tout au long de l’année, les enseignants s’assurent par ailleurs d’évaluer leurs élèves en fonction des exigences ministérielles afin d’éviter que les résultats ne soient affectés par le processus de modération statistique effectué par le ministère de l’Éducation, à la fin de l’année.

«On s’aperçoit, de toute évidence, que ça fait une bonne différence», affirme Mme Huberdeau.

Dans certaines matières, des enseignants travaillent par ailleurs avec des élèves regroupés en petits groupes, selon leurs besoins et leurs difficultés, ce qui a notamment permis d’améliorer les résultats en mathématiques, ajoute la directrice générale.

Un suivi personnalisé est aussi fait auprès des élèves dans chaque école secondaire, ce qui permet de «lever des drapeaux» à l’occasion. «Le principe, c’est d’avoir un adulte significatif qui fait le lien entre l’élève et sa famille», explique-t-elle.

Des mesures «créatives» sont aussi mises en place pour permettre aux élèves à besoins particuliers de compléter leur cinquième secondaire, même s’ils sont en adaptation scolaire.

Il reste néanmoins beaucoup de travail à faire pour que davantage d’élèves obtiennent leur diplôme secondaire, puisque le taux de décrochage est plus élevé dans ce centre de services que la moyenne provinciale.

«C’est la priorité des priorités», lance Marie-Claude Huberdeau.





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