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Rencontre
Bayan al-Hinnawi était officier dans l’armée syrienne lorsqu’il a été arrêté en 1975 par le régime dictatorial de Hafez al-Assad, dont le fils et successeur Bachar vient d’être renversé. Il n’a été libéré qu’au bout de dix-sept années de détention et de torture.
Les bruits et les odeurs. C’est ce qu’il n’a jamais pu oublier des prisons syriennes. Le bruit, d’abord : celui du claquement des dents des pendus quand la trappe s’ouvrait sous leurs pieds. Le gargouillis étrange que faisait leur gorge quand la corde se resserrait. Les hurlements de cette femme, un jour, qui priait pour qu’on les épargne, elle et l’enfant qu’elle portait. L’odeur, ensuite : de fer, de moisissures et d’excréments. Bayan al-Hinnawi est âgé de 77 ans aujourd’hui. Il se meut avec lenteur et ne quitte plus beaucoup son appartement de Soueïda, dans le sud du pays. Les tortures que lui a infligées le régime de Hafez al-Assad pendant ses dix-sept années de détention sont à jamais imprimées dans son corps. Il mime les anneaux au mur, par lesquels les gardes le suspendaient des heures durant. Et le pneu à l’intérieur duquel il devait se tenir, plié en deux, les jambes attachées aux mains.
Bayan avait 27 ans lorsqu’il a été emprisonné en 1975. Nous sommes alors au début de la guerre civile libanaise. La Syrie de Hafez al-Assad et l’Irak de Saddam Hussein, deux régimes pourtant baasistes, soutiennent des camps opposés au pays du Cèdre. Bayan, alors jeune officier dans l’armée syrienne, reçoit l’ordre d’aller combattre. « Je ne comprenais pas le sens de cette guerre. Alors, j’ai juste demandé : “Pourquoi ?” », raconte-t-il. Le lende…
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