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«Ça va secouer» à la frontière canado-américaine: l’arrivée de Trump inquiète


Une bibliothèque à cheval entre deux pays, des terrains de sport et des casernes de pompiers en commun: les bourgs américain de Derby Line et canadien de Stanstead sont interconnectés. Mais la quiétude de ces villages postés à la frontière est remise en question par le retour de Donald Trump.

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«Il y a de l’incertitude. Est-ce qu’on va maintenir nos bonnes relations?» s’interroge Jody Stone, le maire de Stanstead, au Québec.





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Sur le plancher de la bibliothèque Haskell, qui compte aussi une salle de spectacle, une ligne noire qui traverse les différentes pièces marque le tracé de la frontière, séparant le bâtiment placé entre les deux pays.

Pour s’y rendre, pas besoin de passer par la douane pour les Canadiens, même si la porte d’entrée est située en sol américain: les habitants des deux côtés de la frontière s’y croisent quotidiennement dans l’ambiance feutrée des rangées de livres.





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«Nous avons des liens très, très forts», glisse Sylvie Boudreau, présidente du conseil d’administration des lieux et qui habite Stanstead, qui ajoute être «prête» à toute éventualité après l’entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier, dans quatre jours.





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La commune canadienne de 3000 habitants reçoit parfois l’aide des pompiers du village de Derby Line et vice versa, l’approvisionnement en eau est partagé, la patinoire et les terrains de basket sont communs, et des professeurs américains viennent enseigner aux écoliers canadiens.





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Mais depuis l’élection en novembre de Donald Trump et encore plus depuis ses premières déclarations, tout le monde est sur le qui-vive. Le président élu a promis de reprendre le contrôle de la frontière.

Il menace également d’employer la «force économique» contre le Canada et d’imposer des droits de douane de 25% sur les produits canadiens.

Une vraie inquiétude pour les entreprises de la région, notamment celles qui transforment le granit après l’avoir extrait des carrières et qui exportent énormément vers les États-Unis.

Le maire, Jody Stone, qui possède une entreprise de distribution, se prépare à une éventuelle riposte du Canada sur les droits de douane pour les produits américains.

«Je me prépare, je m’assure d’acheter le plus possible au Canada parce que si jamais il y a un problème avec les Américains, je dois être capable de fournir mes clients au Québec», explique-t-il.





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«J’aime le Canada»

De l’autre côté de la frontière, les propos de Donald Trump déconcertent les Américains, qui considèrent les liens façonnés depuis quelques siècles entre les communautés comme plus importants que les déclarations politiques.

Les moqueries et attaques répétées du président élu ne font pas des États-Unis un bon voisin, estime Rachel McDowell, Américaine de 27 ans.

«J’aime le Canada et j’aime y aller. Je n’ai aucun problème avec ce pays», commente cette habitante de Derby Line (Vermont).

Cette dernière a peur que cela crée des «divisions». «J’espère que cela ne va pas être le cas.»

Le Canadien Guy Lemay, policier à la retraite, est pour un renforcement de la frontière, à l’instar de Donald Trump. Ottawa a d’ailleurs annoncé un plan de 1,3 G$ CA et le déploiement d’hélicoptères, de drones et d’agents supplémentaires.

Mais «les droits de douane, je ne comprends pas, ils n’ont pas suivi les mêmes cours de comptabilité que nous», lance Guy Lemay, 71 ans, qui se rend fréquemment aux États-Unis pour faire le plein d’essence, puisqu’elle y est moins chère.

«Ça va secouer pour un moment! redoute-t-il. Et ce sont les citoyens qui vont payer, d’un côté comme de l’autre.»





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