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Le go fast entre l’Espagne et Pau fonce dans la voiture de police, qui finit sur le toit : le récit d’une opération qui aurait pu virer au drame

Le go fast entre l’Espagne et Pau fonce dans la voiture de police, qui finit sur le toit : le récit d’une opération qui aurait pu virer au drame


Un véhicule de trafiquants de drogue qui percute une voiture de police qui finit en tonneaux. Une course-poursuite nocturne à 200 km/h sur l’autoroute A 64, à contresens dans le brouillard. Un conducteur qui crève, perd le contrôle, s’engage sur un chemin puis fuit à pied avant d’être finalement interpellé dans un roncier.

Ce n’est pas un film mais bien la réalité que raconte depuis ses bureaux palois le commissaire divisionnaire Karim Filali, directeur du service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) à Pau.

200 km/h, à contresens

L’opération visant ce « go fast » composé de deux voitures (une « ouvreuse » et une « porteuse ») venant de la banlieue de Madrid et qui devait fournir le trafic dans l’agglo paloise a été menée dans la nuit de dimanche 12 à lundi 13 janvier par la police judiciaire paloise, l’Office antistupéfiants de Bayonne (Ofast) et la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) de Bayonne et Bordeaux.

La BRI (Brigade de recherche et d’intervention) de Bayonne et Bordeaux avait été appelée en renfort sur l’opération.


La BRI (Brigade de recherche et d’intervention) de Bayonne et Bordeaux avait été appelée en renfort sur l’opération.

DIPN64

Les trafiquants avaient franchi la frontière à Biriatou aux alentours de 4 heures du matin, ont emprunté l’autoroute A 64 et ont été surpris, à leur sortie à Artix. « L’ouvreuse, une Toyota plutôt passe-partout, a joué son rôle en faisant des allers et retours » mais ne repère pas les enquêteurs. C’est lorsque la « porteuse » qui suit sort à son tour que la décision de les interpeller est prise.

Preuve de la détermination des trafiquants, la « simple » Ford de couleur sombre va percuter délibérément un véhicule de la BRI de Bayonne, blessant ses deux occupants – ils se sont vus notifier chacun un jour d’ITT.

Barrière cassée

Les deux véhicules parviendront à fuir – dans un premier temps. L’un, conduit par un Espagnol de 30 ans, empruntera l’autoroute à contresens, engageant une course-poursuite « à 200 km/h » avec les policiers, y compris dans une zone de travaux. Il quittera l’A 64 et 40 km plus loin, cassant une barrière de péage à grande vitesse, perdra le contrôle dans un rond-point à Bellocq. Un pneu crevé, il s’embourbera dans un chemin puis tentera de fuir à pied mais sera rattrapé et interpellé dans un roncier – les griffures au visage des policiers en témoigneront.

Un pneu crevé, le fuyard s’embourbera dans un chemin, tentera de fuir à pied mais sera rattrapé et interpellé dans un roncier.


Un pneu crevé, le fuyard s’embourbera dans un chemin, tentera de fuir à pied mais sera rattrapé et interpellé dans un roncier.

DIPN64

La seconde, conduite par un Palois de 31 ans avec pour passager un Espagnol de 34 ans, parcourra lui une vingtaine de kilomètres, cette fois en direction de Pau, pour finir bloquée par les forces de l’ordre dans une zone industrielle de Lescar.

Les trois hommes, placés en garde à vue puis présentés au parquet de Pau qui engagera des poursuites notamment pour tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, ont été placés en détention.

Le go fast transportait une centaine de kilos de cannabis (75 kg de résine et 22 kg d’herbe). 26 kg et 5 400 euros en liquide seront par ailleurs retrouvés lors des perquisitions. Aucun réseau de distribution lié à eux n’a pu être identifié au niveau local.

« Cela faisait des mois que l’on attendait ce convoi, c’est beaucoup de travail et personne n’a cédé, même quand deux collègues étaient touchés – on ne savait pas à quel point. Tout le monde a gardé son calme », confie encore Karim Filali.



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