Deux élus municipaux veulent tenir un vote sur la déclaration d’un état d’urgence sur la question de l’itinérance à Montréal, ce qui permettrait selon eux de mobiliser plus de ressources. L’administration Plante, elle, rétorque que ce n’est pas le bon outil.
Les conseillers indépendants du Sud-Ouest de Ville-Marie, Craig Sauvé et Serge Sasseville, proposeront ce vote lundi prochain, au conseil municipal. Leur motion fait suite à une demande en ce sens qui avait été formulée par M. Sauvé lors du dernier conseil, au mois d’octobre dernier.
M. Sauvé déplore que la Ville sait pourtant « qu’il y a plus de gens à risque à Montréal cette année ». « On est maintenant en novembre, les grands froids d’hiver s’en viennent, et il n’y a pas assez de lits dans les refuges, il faut qu’on agisse immédiatement pour sauver des vies », soutient-il.
« Il est impensable dans que dans notre métropole la situation soit devenue tellement grave que des Montréalais rapportent voir des personnes en situation d’itinérance mourir sous leurs yeux », ajoute quant à lui M. Sasseville.
Leur sortie survient deux jours après celle du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). Ce dernier a déploré mardi que même s’il est rehaussé en prévision du temps froid, le nombre de places dans les refuges ne saura répondre aux besoins accrus pendant cette période critique.
Plus de ressources
Un état d’urgence permettrait de « mobiliser toutes les ressources nécessaires pour s’assurer que toutes les personnes en situation d’itinérance puissent être logées », lit-on dans le texte de la motion.
Le document presse la Ville de réquisitionner la quantité des chambres nécessaire « pour des hébergements privés afin de loger des personnes en situation d’itinérance ou à grand risque d’itinérance avant l’hiver », puis de « prioriser la résolution de cette crise humanitaire dans ses actions politiques et budgétaires ».
Outre le conseil municipal, le budget de la Ville – le dernier de la mairesse sortante Valérie Plante – doit en effet être adopté mercredi prochain. MM. Sauvé et Sasseville demandent que des fonds supplémentaires soient alloués dans l’embauche de personnel dans les ressources d’hébergement.
Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on rétorque que « plusieurs autres mesures peuvent être déployées plutôt que d’utiliser cet outil à ce moment ».
« La Ville de Montréal est prête à déployer plus de terrains et d’unités modulaires pour répondre aux besoins, et des mesures supplémentaires seront confirmées au cours des prochaines semaines par nos partenaires. On doit continuer de collaborer tous ensemble pour offrir des solutions structurantes », affirme l’attaché de presse, Simon Charron.
Ce dernier réitère d’ailleurs l’appel fait par la mairesse à Québec et Ottawa de débloquer « tout de suite » les 100 millions de dollars découlant d’un fonds de 250 millions annoncé par Ottawa en septembre 2024.