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Donald Trump et Jair Bolsonaro lors d’un sommet du G20 à Osaka, au Japon, en 2019.
INTERNATIONAL – Les planètes sont-elles alignées pour son « come-back » ? Interdit de quitter le Brésil depuis février, l’ex-président Jair Bolsonaro est inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation sur le système d’urnes électroniques utilisé lors du dernier scrutin présidentiel. Visiblement pas suffisant pour mettre un terme à ses ambitions politiques.
C’est ce que révèle ce vendredi 29 novembre le Wall Street Journal, après s’être entretenu avec l’homme politique déchu. « Trump est de retour, c’est un signe que nous reviendrons aussi », a-t-il déclaré au journal américain.
Il affirme même être en contact étroit avec la future administration américaine depuis l’élection du 5 novembre. Une déclaration qui n’a toutefois pas été confirmée par le gouvernement de Lula ou l’équipe de Donald Trump. « J’étais debout toute la nuit pour encourager le grand gars orange », a-t-il ajouté, en utilisant, selon les précisions du Wall Street Journal, le terme portugais affectueux « Laranjão » pour évoquer son ancien homologue américain.
Rien de très étonnant à cela, quand on se souvient des liens étroits qu’avaient entretenus les deux hommes lors de leurs derniers mandats respectifs, Bolsonaro comme Trump partageant un grand nombre de similarités dans leur méthode politique et leurs thématiques favorites. Les deux chefs d’État étaient également au diapason sur le dossier vénézuélien ces dernières années.
Soutien sans failles
Mais comment compte-t-il s’y prendre, au regard des sanctions qui pèsent désormais contre lui ? Et alors qu’un rapport de police, dévoilé plus tôt cette semaine, révèle que l’ancien président brésilien a « participé activement » à un projet de coup d’État pour se maintenir au pouvoir en 2022 et avait « pleinement conscience » d’un plan d’assassinat de son successeur Lula ?
Difficile à dire en l’état. Toutefois, il semble clair que Jair Bolsonaro compte sur son allié américain pour revenir en force dans le paysage brésilien. Même si un retour au pouvoir en 2026 semble grandement compromis en raison de son inéligibilité courant jusqu’en 2030.
« Ils ne veulent pas seulement que je sois en prison, ils veulent que je sois mort », a-t-il glissé au journal américain. De quoi pousser l’homme de 69 ans à envisager quand même sa candidature pour 2026, comptant sur la pression de Donald Trump sur les juges brésiliens pour retarder l’application de sa peine d’inéligibilité suffisamment longtemps pour lui permettre d’être dans les clous pour la prochaine élection. Pour cela, Donald Trump pourrait aussi, selon le journal, faire pression sur le gouvernement de Lula avec d’éventuelles sanctions économiques.
« Tant que la cour électorale ne rejette pas mon inscription, c’est valide », affirme ainsi Jair Bolsonaro, qui pourra aussi compter sur un juge de la Cour suprême brésilienne nommé par ses soins, qui doit présider la cour électorale en 2026. Autre atout dans la manche de l’ex-président brésilien : la pression de la droite brésilienne sur Donald Trump pour retirer un visa américain au juge de la Cour suprême brésilienne Alexandre de Moraes, en charge des enquêtes criminelles contre Jair Bolsonaro et ses alliés. Une demande qui, selon le WSJ, serait vue d’un bon œil par la future administration américaine, qui entrera officiellement en poste le 20 janvier.
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