« Il faut taper au portefeuille », a déclaré le ministre aux journalistes, à l’issue d’entretiens au tribunal judiciaire de Marseille, soulignant que « les peines de prison ne sont pas totalement dissuasives pour les plus grands délinquants […], parfois condamnés à des dizaines d’années de prison sans pour autant arrêter leur trafic ».
Le ministre a en particulier évoqué « la confiscation des biens mal acquis, l’argent, les voitures, les biens immobiliers », en France comme à l’étranger. Il a ainsi annoncé qu’il se rendrait « autour du 20 janvier » aux Émirats arabes unis, où prospèrent certains narcotrafiquants identifiés, afin d’« améliorer la coopération judiciaire ». « Cette question du blanchiment doit être la plus importante, car on peut faire mal aux trafiquants avant même leur condamnation », a-t-il insisté, rappelant qu’« une loi existe qui permet des saisies avant un jugement ».
« Quand la criminalité organisée a assez de moyens pour avoir des réseaux téléphoniques parallèles, pour avoir des circuits de financement à l’étranger, pour pouvoir mettre de l’argent dans […] l’immobilier, la restauration, […] et pour pouvoir corrompre des agents ou les menacer, […] nous sommes dans un point de bascule pour la République et nous devons collectivement nous réveiller ».
Le ministre a ainsi dit souhaiter « qu’on alourdisse les peines de ceux qui corrompent et/ou menacent ces agents de l’État ». Il a dit son intention de donner « des instructions dans la circulaire de politique pénale aux procureurs pour que les atteintes, les menaces, les corruptions envers les agents publics soient poursuivies avec la plus grande fermeté » et « particulièrement condamnées ».
Isolement
Revenant sur sa proposition polémique de renforcer l’isolement en détention « des 100 plus grands narcotrafiquants », il a expliqué vouloir faire « une sorte de programme « starter »», d’ » appartement-témoin », comme dans l’immobilier.
« Je constate que lorsque ces narcobandits sont mis à l’isolement, un certain nombre d’assassinats ciblés se sont arrêtés », a-t-il dit, expliquant avoir demandé à l’administration pénitentiaire de « lui remonter les 100 profils demandés », pour qu’ensuite « nous puissions montrer cet appartement-témoin, que j’espère nous généraliserons à l’ensemble de ceux qui continuent leur trafic de prison ».