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Campements de sans-abri | « Il faut cesser les démantèlements », disent des organismes

Campements de sans-abri | « Il faut cesser les démantèlements », disent des organismes


Les démantèlements de campements de sans-abri aggravent les vagues de froid comme celle qui frappe ce lundi matin, estime le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM).


« Déjà, d’être dans l’espace public l’hiver, ça ne prend même pas des températures à moins 22 pour que notre vie soit en danger, rappelle Annie Savage, directrice du RAPSIM. Mais le fait qu’on les déplace tout le temps, ces personnes-là, elles finissent par perdre confiance complètement dans le système. Les intervenants avec qui ces personnes-là avaient des liens, ces liens-là, pour la plupart, sont rompus. »

La directrice estime que les interventions d’urgence, comme celles qui sont déployées cette semaine, sont insuffisantes à plus long terme. « Il faut mettre en place des solutions d’hébergement, de logements suffisants, des solutions suffisantes de logements et d’hébergement, donc adaptées, accessibles pour les personnes en situation d’itinérance. »

Ces solutions à plus long terme ne sont pas qu’une question d’argent, insiste-t-elle. « On va être honnête, l’investissement financier, il n’y en a jamais eu autant. Il y en a du fédéral, il y en a du provincial, il y en a du municipal. Mais il y a encore une croyance que l’année prochaine, on va avoir tout réglé. Tout ce que ça prend, c’est du financement permanent. Il va falloir malheureusement s’habituer à cette détresse-là. Mais si on veut collectivement la réduire, il va falloir faire des choix de société. »

Rester au chaud

Sam Watts, qui dirige la Mission Bon accueil, qui accueille chaque mois environ 10 000 personnes en difficultés, rappelle que ses installations sont pratiquement toujours pleines, froid polaire ou non. « Ce qui arrive dans des périodes de grand froid, comme ce que nous vivons présentement, c’est qu’on devient beaucoup plus vigilant, on a plus de staff sur place. Ce qu’on essaie de faire, c’est d’encourager des gens à rester soit à l’intérieur ou proche, pas loin. Souvent, les gens qui vont se promener ne vont pas être conscients de la réalité du grand froid. Ça fait que c’est assez dangereux pour quelqu’un qui reste dehors pour une grande période. »

Il donne en exemple son installation rue Saint-Antoine Ouest, qui peut héberger quelque 160 personnes. « J’ai eu un rapport ce matin que 20 personnes sont restées à l’intérieur, à cause du grand froid. Les autres sont sortis parce qu’on n’est pas en prison, les gens peuvent sortir. »

Du côté d’Urgences-Santé, il est encore trop tôt pour dresser un bilan de nombre d’interventions liées au grand froid. « Souvent, c’est difficile à mesurer, parce qu’on va être appelé normalement pour un autre problème que le froid, et le froid contribue ou rend cette intervention-là un petit peu plus complexe », explique Jean-Pierre Rouleau, chef de service. Il donne en exemple une personne qui chute et se blesse à la hanche, ou une autre qui sort des ordures trop légèrement vêtue. « Si ça se produit alors que les températures sont clémentes, il fait 20 degrés à l’extérieur, le risque de détérioration de cette personne-là est beaucoup moins élevé que s’il fait -30 à l’extérieur. L’hypothermie peut s’installer très, très, très rapidement chez cette personne-là et avoir des conséquences graves. »

Moins que le verglas

Urgences-Santé s’est assurée d’avoir le personnel adéquat et des véhicules en bon état de fonctionnement. L’autre volet sur lequel insiste le porte-parole, c’est la sensibilisation de la population. « On invite les gens à la prudence lors des déplacements, d’éviter de sortir lorsque c’est possible, de porter aussi les bons vêtements, de bien se couvrir pour éviter les engelures, bien se couvrir les oreilles, le nez, les extrémités. Aussi, lorsqu’on est à l’extérieur, de demeurer actif également pour éviter un refroidissement du corps. »

Il rappelle l’importance de l’entraide dans ces situations. « Si on voit une personne qui est au sol ou une personne qui est assise sur un banc, par exemple, d’aller voir si elle est correcte, d’aller voir, de s’assurer finalement de son état si c’est une personne en détresse, illustre M. Rouleau. Il faut porter aussi une attention particulière à notre clientèle vulnérable, je pense aux personnes âgées, à la prévention des chutes. »

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont pas les vagues de froid qui provoquent le plus une hausse des interventions d’Urgences-Santé, mais le verglas. « Ça amène une explosion de nos interventions, principalement liées à la lenteur des déplacements, aux chutes dans les escaliers, aux chutes sur le trottoir. Ça vient mettre vraiment une pression importante sur les services préhospitaliers d’urgence. »





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